Fotod Espace Pierres Folles

Eglise de Fenioux, autor kristobalite

Eglise romane ; commune de Fenioux, Deux-Sèvres 79, Poitou-Charentes, France Nef romane unique, pas de transept, un chœur rectangulaire banal du XVIe dont le chevet droit a remplacé vers le XVIIIe siècle un hémicycle. Vaisseau simple à quatre travées. Plusieurs étapes et rema­niements : premier édifice carolingien ou début XIe siècle. A l'époque romane, les murs goutterots furent doublés ou remplacés par un moyen appareil soigné dans les deux travées Ouest, tandis que celles de l'Est étaient confortées par des arcs sur piliers, pour soutenir des voûtes du XIIe siècle. Malgré ses particularités, le grand intérêt de Fenioux c'est sa façade, qui obéit aux principes de la structure saintongeaise à sa dernière période, selon lesquels un seul et vaste portail absorbe toute la façade et rompt avec le souvenir des types aquitains, mais s'inspire de la richesse orne­mentale d'Aunay et de ses thèmes iconographiques. Quatre voussures étagées, plus celle de la porte, en retrait les unes sur les autres, supportées par huit colonnes jumelles accolées avec celles de l'entrée, plus fortes, forment un massif débordant qui supporte un balcon en avant du pignon triangulaire. De chaque côté, deux massifs contreforts d'angle continuent et encadrent le portail par deux grosses colonnes formant éperon et accompagnées par un faisceau d'autres moins épaisses, montant jusqu'au sommet soutenant un bandeau qui s'allonge jusqu'aux remparts du pignon. Cette série de supports avec leurs bases à denticules, les piédestaux et socles accolés au sommet de l'escalier, complète cet ensemble ainsi précieusement enchâssé, dont les proportions écrasantes sont allégées par les lignes horizontales des tailloirs, de la loggia, de la corniche qui masque le second retrait avant le pignon et par les prolongements de l'archivolte de la fenêtre. Chapiteaux, voussures, statues, modulons, corniches et métopes sont remarquablement sculptés. Mais ce cadre si richement orné est là pour présenter un ensemble didactique cher aux miniaturistes romans, qui va être transcrit dans la pierre par les ciseleurs des ateliers de la région, le Combat des Vertus et des Vices. Les motifs, en général de dimensions assez grandes, ne peuvent loger dans un claveau, aussi les a-t-on couchés dans les voussures, selon le principe des portails de l'Ouest qui, privés de tympans, ont exprimé leurs scènes iconographiques sur ces espaces étroits. Ces thèmes moraux se retrouvent dans un grand nombre de portails du Sud du Poitou et de la Saintonge et se sont répandus jusqu'en Bordelais. Fenioux est l'un des exemplaires les plus complets et les plus gracieux de cette série d'allégories, peut-être groupées à la suite d'une homélie particulièrement frappante. Sous cette apparence décorative, les artistes ont envisagé de graves sujets. Tout d'abord l'existence humaine, telle que les mois symbolisés par les signes du Zodiaque nous en présentent les travaux qu'il importe de sanctifier en attendant le dernier Jugement, ainsi que l'exprime à la voussure suivante la parabole des vierges sages et des vierges folles. Comme les sages, il faut être sans cesse en éveil pour entrer dans la maison de l'Époux et ne pas être rejeté dans les ténèbres extérieures. Au-dessous de cette allégorie du paradis, l'Agneau, raison de la vie humaine, est figuré soutenu dans un nimbe et encensé par des anges. Enfin, pour arriver au bonheur éternel symbolisé par une couronne, il faut lutter toute la vie, comme le montre le combat des Vertus que nous devons pratiquer contre les Vices foulés sous leurs pieds. Tout cela est figuré par ces gracieux personnages allongés, enroulés dans les voiles aux plis enveloppants. Les élégantes guerrières, protégées par de hauts boucliers, s'appuient sur les lances qui trans­percent les vices contractés. Les pierres ont malheureusement subi une forte érosion qui ame­nuise les silhouettes déjà un peu graciles et maniérées si on les compare à celles d'Aunay. Le Zodiaque très soigné, et l'un des plus beaux après Cognac, est assurément la meilleure partie de cet ensemble. A une époque où l'année commençait souvent au temps du Bélier, il débute en janvier avec le signe du Verseau qui devrait être le premier claveau, mais par erreur a été placé second, ce qui coupe en deux le sujet suivant étalé sur deux trapèzes : un homme qui coupe un pain et un autre chaudement vêtu. Les mois se succèdent dans l'ordre connu des signes et des travaux que nous ne détaillerons pas. Cependant remarquons que le Cancer est suivi du Lion sans scène interposée, sans doute faute de place, et que le Scorpion d'octobre mutilé a disparu. Ce désordre est fréquent dans la sculpture de Saintonge. Ce remarquable portail est encore complété à l'entrée par une voussure à frise végétale décorative. Les chapiteaux et tailloirs qui soutiennent ces ensembles s'appli­quent à deux colonnes, ce qui leur donne plus d'ampleur. C'est un décor d'une grande beauté, formé principalement de feuillages dérivés de l'acanthe, mais diversifié avec cette étonnante fantaisie chère à l'art de l'Ouest. Ici des chimères à quatre pattes s'adossent par l'arrière-train pour se retourner de telle sorte que leurs têtes s'affrontent; d'autres n'ont qu'un chef pour deux corps ; les plus gracieuses, du type manticore, sont féminines, avec un bonnet. Tout cela est inspiré d'Aunay mais avec moins de force. Arrêtons-nous un instant sur ces ingénieuses fantasmagories à capuchons si aimées des ornemanistes et comparons-les à celles du chœur de Chauvigny (Vienne), leurs cousines, hiératiques et d'une sculpture directe presque brutale. C'est tout l'art des deux provinces sœurs qui se caractérise ici, l'un clair et simple, frappant, l'autre plus rafiiné, soucieux de grâce compliquée. Les façades saintongeaises les plus typiques sont ornées d'une galerie au-dessus du portail. Ici rien de tel : séparé brusquement par une corniche ornée, un balcon est occupé par six statues debout, avec, au centre, le Christ de majesté assis, cantonné par quatre petits symboles des évangélistes. Les personnages masculins ont les pieds nus. Ce sont des apôtres ou des prophètes portant livres, phylactères ou objets peu déterminables, trop rongés par les éléments. Il s'agit encore d'une allusion au dernier Jugement entre des témoins appropriés. Le thème traité de la sorte est étranger à la Saintonge. Au-dessus, règne une riche corniche à modillons figurant des têtes grimaçantes entre les métopes décoratives. Ils bordent la dernière marche, en arrière de laquelle s'ouvre la fenêtre du pignon, bordée de fleurs identiques, rappelant celles de Sainte-Gemme et d'autres portails de Saintonge. Reste sur le côté Nord le joli portail à trois voussures où nous retrouvons au rouleau médian le motif de la fenêtre entre d'autres combinaisons végétales. Là encore, les supports à motifs du même ordre sont diversifiés par un chapiteau à chimères et un autre dessinant une tête monstrueuse. Des pointes de diamant ornent l'archi­volte, et un modillon de la corniche au-dessus figure la sirène oiseau, assez rare en Saintonge. Le clocher sis au Sud à la naissance du chœur a été si considéra­blement restauré à partir de 1891, qu'il paraît entièrement refait à neuf par l'architecte Ballu sur les plans de l'ancien dessiné par l'insensible Abadie, géomètre inaccessible à la beauté du passé, mort trop tôt, heureusement, pour avoir dirigé les travaux préparés par lui. Disons que le maître d'œuvre roman avait pourtant conçu son œuvre avec hardiesse, passant du plan carré sévère du rez-de-chaussée, voûté en berceau percé d'un trou de cloches, au plan circulaire, par des trompes accrochées au milieu du second étage. La base de la flèche est allégée par une élégante galerie circulaire de 36 colonnes disposées par deux. Au-dessus, la flèche conique aux proportions élevées est couverte d'écailles d'un type courant de Saintes à Poitiers. Lanterne des morts Pour compléter cet ensemble si typique de l'art roman, il reste encore à Fenioux la petite merveille qu'est la lanterne des morts, la plus belle des nombreux exemplaires qui subsistent encore dans l'Ouest, de la Saintonge au Limousin. Jadis elle dominait le cimetière aujourd'hui abandonné et sa lumière veillait sur les défunts qui dormaient éloignés de la lampe du sanctuaire. Son fût évidé est ingénieusement formé de onze colonnes accolées aux chapiteaux sobres, et un escalier permet de monter au lanternon ajouré par l'intervalle de douze colonnettes supportant une courte flèche conique à quatre pans, couverte d'écailles et amortie par quatre pyramidions. Ce monument est assis sur une base carrée appareillée dans laquelle s'ouvre la porte accédant à l'escalier. Un ossuaire ou caveau funéraire carré voûté est annexé au massif. Une ouverture plein cintre, ne joignant pas le sol, en permet l'accès. Telle est la lanterne des morts appelée aussi croix de l'Ouzanne ou Crossonière en raison de son analogie avec les croix hosannières, but de procession du dimanche des Rameaux. Si la plupart sont beaucoup moins étudiées, formées d'une simple colonne creuse, une seule est beaucoup plus haute : celle de Saint-Pierre d'Oléron, gothique. (extrait de : &quot;Saintonge romane&quot; ; François Eygun ; Coll. Nuit des Temps, Ed. du Zodiaque, pp. 137-142) Autre source : <a href="http://chapiteaux.free.fr/TXT_FENIOUX_zodiaque.html" rel="nofollow">chapiteaux.free.fr/TXT_FENIOUX_zodiaque.html</a>
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